BULLETIN 1989

Allocution prononcée à Clisson le 19 août 1989
par Amblard de Guerry
lors de la fête de la descendance de la Rochejaquelein

Mes chères Cousines, mes chers Cousins,
En ce 19 août 1989, nous sommes réunis pour honorer la mémoire de nos ancêtres la Rochejaquelein, et particulièrement celle du plus grand d'entre eux, Henri de la Rochejaquelein. Nous voulons méditer sur les leçons qu'il nous a laissées. Nous le faisons dans le cadre prestigieux de Clisson, grâce à Marguerite de Beauregard, que je remercie en notre nom à tous. Grâce à elle, nous formons aujourd'hui, présents et absents, une grande famille qui se retrouve après des générations dans la maison de famille, pour communier dans un même esprit de famille. Dans cette maison si vivante, les morts aussi sont présents; malgré les années qui nous séparent de ces morts, nous nous sentons proches d'eux. Et il faut que, pour ceux qui viennent après nous, cette présence se perpétue, pour les aider dans les choix de vie qu'ils auront à faire. C'est le sens de notre réunion.
Car la tradition que nous avons reçue, et qui pour nous était si proche, la tradition que nous voulons transmettre, n'est pas une abstraction, ce n'est pas une idéologie, comme ces Droits de l'Homme qu'on proclame bruyamment pour mieux asservir les hommes, spirituellement et matériellement. Notre vraie tradition est un idéal vécu d'abord intérieurement, une aspiration silencieuse où chacun puise sa force au jour le jour. Aujourd'hui cet idéal s'incarne pour nous dans la figure d'Henri de la Rochejaquelein et de tous les siens.
Henri de la Rochejaquelein, c'est d'abord un milieu social, cette noblesse de Vendée que méprisaient les grands seigneurs de l'Ancien Régime, parce qu'elle vivait loin de la Cour, soit au service du Roi, soit sur sa terre, sans rien demander pour ses longs et silencieux services.
Sa vraie récompense, c'était le respect et l'affection des humbles qui l'entouraient dans sa vie quotidienne.
Car, Henri de la Rochejaquelein, c'est aussi tout le peuple de Vendée, et ces gens de Saint-Aubin par lesquels il est entré dans l'Histoire sous ce nom de Monsieur Henri qu'ils lui donnaient, deux mots dont l'un exprime le respect, et l'autre l'amitié. Un peuple auquel, avec les siens, il a rendu l'admiration.
Henri de la Rochejaquelein, c'est aussi une maison : La Durbelière que les Rorthays ont jadis passée aux La Rochejaquelein (et j'en remercie Renaud de Rorthays). Ruine restée sacrée aux générations suivantes : les vivants n'ont pas voulu y toucher. Mais ruine restée étonnamment vivante par la puissance de ce qui s'est passé là le 13 avril 1793.
Henri de la Rochejaquelein, c'est une famille. Le père était six mois de l'année à son régiment. Quand il revenait à la Durbelière, il chassait avec ses voisins, et sa femme l'accompagnait, car c'était une amazone passionnée (et quand je dis cela, nous pensons tous à Marguerite de Beauregard). En l'absence du père, la mère dirigeait la maison, et même le domaine. C'est à elle qu'on s'adressait, des villages et des métairies, quand la maladie ou la mort réduisait une famille à la misère. En janvier 1791, les gens de Saint-Aubin marchèrent sur Châtillon pour se plaindre qu'on enlevait tout à leur curé et à leur seigneur, qui soulageaient leur misère. Le Seigneur, c'était la Dame, dans l'ombre de son mari. Elle personnifiait la bonté. Mais elle personnifiait aussi la foi religieuse.
Car Henri de la Rochejaquelein, c'est une éducation. Dans cette éducation, le père et la mère ont joué un rôle différent. Nous sommes ici en famille, et je vais vous faire une confidence qu'aucun biographe, je crois, n'a recueillie. Constance racontait à ses enfants, à son fils Tancrède en particulier (qui le racontait lui-même à ses filles, que nous avons connues) que le petit Henri était, - pardonnez-moi le mot - peureux, et que pour guérir l'enfant de cette faiblesse, son père lui faisait monter la garde à la nuit tombée dans le jardin de la Durbelière. Dans un château de Bretagne, à la même époque, le comte de Chateaubriand faisait dormir le petit François à l'écart dans une tour solitaire, à l'entrée de galeries mystérieuses, en lui disant ironiquement : Monsieur le Chevalier aurait-il peur ? Mais pour compenser cette dureté, Madame de Chateaubriand disait à son fils : mon enfant, tant que vous serez bon chrétien, vous n'aurez rien à craindre. Aux extrémités de deux provinces différentes, dans deux demeures seigneuriales, se répétait une scène identique. Ainsi sont nés un Poète et un Héros, morts l'un et l'autre dans la Foi et dans l'Espérance.
Vous avez sans doute entendu l'an dernier, à Strasbourg, des jeunes interpeller le Pape : Jean-Paul II, dis-nous quel est le rôle de la Femme dans l'Eglise. En écoutant cette question qui se voulait accusatrice, je me disais avec tristesse que ces jeunes, ou ceux qui les inspiraient, n'avaient jamais lu Saint Augustin, qu'ils ignoraient le rôle de Monique dans l'itinéraire spirituel de son fils. Et je me demandais si ces jeunes avaient eu comme nous ces mères qui transmettaient en même temps la Vie et la Foi. Nous savons quelle éducation religieuse Madame de la Rochejaquelein donnait à ses enfants : elle voulait leur enseigner une piété sincère, plus, disait-elle, que les pratiques d'une dévotion minutieuse. A la génération suivante, Constance avait dans sa petite bibliothèque le Nouveau Testament et la Bible de Sacy. Elle transmettait la Foi à ses enfants en leur enseignant, sur ses genoux, cette Prière à la Vierge Marie que, soixante-dix ans plus tard, son fils Tancrède disait encore chaque jour, et que le dernier marié de ses descendants a dite avec sa jeune femme, après avoir reçu la bénédiction nuptiale, il y a exactement trois semaines.
J'ai insisté longuement sur cette formation familiale. Car c'est elle qui a préparé Henri de la Rochejaquelein à la confrontation avec le drame historique de la Révolution. Dans ce drame, il s'est révélé et il est mort. Et c'est ce drame qui fixe désormais notre regard. Comment les la Rochejaquelein l'ont-ils vu venir ? Tout entier au métier militaire auquel il s'était préparé pendant les trois années de Sorèze, Henri de la Rochejaquelein y a vu sans doute sa carrière naturelle brisée. Pour le marquis, la déception dut être d'un autre ordre. En sa qualité première de cadet, avant la mort de ses frères, c'était un homme particulièrement instruit. Les petits volumes du moraliste et philosophe anglais Addison que vous verrez dans notre exposition familiale, avec son nom et la date de 1764, témoignent de préoccupations bien étrangères aux générations précédentes. Sans doute la maçonnerie militaire ajouta son influence. Si le marquis passa pour un démocrate, dans la noblesse poitevine, lors de la préparation des Etats-Généraux, c'est que, comme sa génération, il croyait au progrès, un progrès aristocratique auquel les meilleurs, dont il se sentait, auraient participé, avec leur intelligence, leur influence, leur expérience. Il aurait voulu être élu député, avec ses amis, Regnon, Beauveau, le Baron de Mortagne, ami et admirateur de Voltaire, parce qu'ils voulaient participer au gouvernement des choses, dont la noblesse se trouvait en fait écartée, au niveau de la localité aussi bien qu'au niveau du Royaume. A son rôle naturel, le service du Roi, la noblesse éclairée rêvait d'ajouter un rôle politique.
L'illusion fut brève. Avec certains membres de sa génération, le marquis voulait que les choses bougent. Mais il gardait un point fixe : le Roi. C'est une leçon pour nous, mes chers Cousins. Dans le grand bouleversement des esprits et des choses, il nous faut, à nous aussi, un point fixe, un point inébranlable, pour rester fidèles à nous-mêmes : et il appartient à chacun d'entre nous de le trouver. Quand on a touché au Roi, le 6 octobre 1789, l'illusion généreuse s'est dissipée, et la noblesse de Vendée s'est retrouvée pour toujours contre la Révolution.
Comme tous les officiers nobles de Vendée, Henri et son père restèrent encore dans l'armée: ils attendaient. Tous appartinrent à cette "coalition du Poitou" dont nous savons si peu de choses, et qui devait, au signal donné, participer au rétablissement de l'ordre royal. Après Varennes, ils émigrèrent presque tous, quand échoua le mouvement du Baron de Lézardière; mais le marquis ne semble pas avoir accompagné son gendre Guerry dans son émigration de l'été 1791. La famille du marquis était à la Durbelière, et lui sans doute à Paris. C'est alors que sa fille Anne, âgée de 17 ans, écrivit la lettre où elle s'offrait en otage pour la famille royale prisonnière. Cette lettre, je voudrais vous la lire : mais l'émotion m'en empêcherait. Elle révèle ce que le Roi représentait pour nos ancêtres. Dans les mots de cette jeune fille, un sentiment nouveau, l'attachement affectif, s'associait au vieil honneur féodal. Nous aussi qui, par nos parents, avons connu ce double sentiment, nous comprenons ce qui se passait alors dans l'âme d'Henri de la Rochejaquelein.
Tandis que le marquis et les siens quittaient enfin la Durbelière, le 15 décembre 1791, Henri restait à Paris, parce que la Reine l'avait choisi pour faire partie de la Garde Constitutionnelle. Au Palais des Tuileries, cette garde allait défendre, non plus la Monarchie condamnée, mais la personne du Roi, de la Reine, des enfants royaux. Sans doute portait-il alors sur lui quelques-uns de ces cheveux précieux qui nous sont venus des la Rochejaquelein. Vous les verrez exposés avec nos souvenirs de famille, parce qu'à travers le coeur des la Rochejaquelein, Louis XVI et les siens sont des nôtres.
Mais défendre le Roi était une tâche impossible. Le Roi marchait de capitulation en capitulation. Autour de lui étaient Lescure, la Rochejaquelein, Donissan, Charette, Bonchamps, d'Àutichamp : la Litanie de la Vendée. Quand, sur l'ordre de Louis XVI, la Garde Constitutionnelle fut finalement désarmée, ces hommes restèrent près du Roi. La suprême capitulation eut lieu le 10 août, lorsque Louis XVI accepta de se rendre à l'Assemblée. C'est là que tout a chaviré. Avant, Louis XVI était le Roi; après, il n'était plus rien. Henri de la Rochejaquelein eut, dans un éclair, la vision de ce que signifiait cet instant. Dans le silence accablé, il a crié : On enlève le Roi, suivons-le. Et, à ce cri, tous tirèrent l'épée. Une dernière fois, ils ont obéi aux ordres du Roi, ils ont remis l'épée au fourreau, et puis cherché le salut comme ils ont pu, maintenant que le Roi les avait abandonnés.
J'ai insisté sur cette scène du Dix-Août, parce qu'elle est restée longtemps ignorée. Henri ne semble y avoir fait aucune allusion à Clisson, et on n'en a lu le récit que cent ans plus tard, dans le manuscrit des Mémoires du Comte de Paroy, qui était avec lui aux Tuileries. C'était la première fois que se révélait le trait essentiel du héros vendéen, la lucidité instinctive de l'instant, capable, en deux mots, d'entraîner les autres et de changer le Destin.
Après cette journée tragique, Henri de la Rochejaquelein et Lescure sont rentrés en Vendée. Tout semblait perdu, et pourtant ils n'avaient perdu ni la Foi ni l'Espérance. Ils attendaient encore le miracle, et, dans cet hiver lugubre de 1792, Henri de la Rochejaquelein lisait la Vie de Turenne, comme s'il savait qu'il devait encore se battre pour le Roi.
Le miracle est venu avec la révolte de la Vendée. Déjà, alors que Lescure et son cousin étaient cachés à Paris, le pays de Châtillon avait arboré le Drapeau Blanc, et marché sur le district, puis sur Bressuire. Vaincue, la révolte avait été durement châtiée. Pour les habitants de Clisson, seule l'amitié était encore un soutien dans le découragement de l'hiver 1792-1793.
Aux premières nouvelles d'une autre révolte en Vendée, dans la région des Herbiers, le 13 mars 1793, ils semblent avoir été d'abord sceptiques. Tant de rumeurs s'étaient déjà révélées sans fondement. On prétend qu'Henri partit pour les Herbiers, et que le chef du pays révolté, le vieux Royrand, l'accueillit fraîchement, comme il accueillit fraîchement Charette à Montaigu. Scène peut-être inventée, et dont ne parle pas la marquise de Lescure. Mais scène symbolique de ce qui fera la faiblesse de la Vendée : les rivalités de personnes, ou plutôt les susceptibilités, les différences de caractères, les oppositions de points de vue. Tous ces hommes étaient droits et pleins d'honneur, dépourvus d'ambition. Leur seule ambition était de servir le Roi. Mais ils se sont heurtés à maintes reprises. C'est une autre leçon pour nous, mes chers Cousins. Soyons fermes dans nos convictions profondes, mais respectons mutuellement nos différences. Plus que jamais nous devons donner aux jeunes un double exemple : la fermeté des convictions et le respect des autres.
Pourtant la déception des Herbiers préparait la révolte de Saint-Aubin, dont Henri de la Rochejaquelein a été l'âme. Aux jeunes gens qui se cachaient pour échapper à la conscription, il lança l'appel à la Durbelière. C'était un choix significatif. Ainsi il se plaçait dans la ligne de la tradition familiale, de l'autorité du père, dont il évoqua la figure en lançant ses paroles fameuses : son père qui lui avait enseigné le courage. De là il est parti pour la victoire des Aubiers, qui desserra l'étau où se trouvait prise l'armée vendéenne : première étape d'une marche triomphale vers Bressuire, Thouars, Parthenay, Fontenay, Saumur, Angers, Chinon, jusqu'aux échecs de Nantes et de Luçon.
Dans cette suite de victoires, Henri nous apparaît sous deux visages. Il est le chef qui voit en un éclair l'esprit de l'instant, comme au Dix-Août, et l'exprime en quelques paroles saisissantes. Aucun des héros de la Vendée n'a laissé autant de mots à l'histoire. Ces mots sont nés dans l'éclair d'une vision, mais ils sont le fruit d'une longue vie intérieure. C'est une grande leçon philosophique. Pour celui qui a une vie intérieure intense, la réponse naît à l'instant décisif. Veritas intus, dit Saint Augustin. La vérité est en nous, cette vérité que la science cherche inutilement dans le monde extérieur. La vie intérieure, c'est le secret d'Henri.
L'autre visage, c'est le chef qui entraîne ses soldats. Nous savons qu'Henri de la Rochejaquelein était adoré de toute l'armée. Chef suprême des Vendéens après le passage de la Loire, responsable de cette foule chassée de son pays, il a fait de cette marche une suite de victoires : tantôt s'ouvrant un chemin, tantôt rejetant les assauts de l'armée qui le suivait, ainsi à Entrammes par deux fois, et surtout à cette bataille de Dol dont il faut lire le récit dans les Mémoires de Madame de Lescure, image inoubliable où revit l'élan inlassable d'Henri de la Rochejaquelein.
Mais à quels obstacles cet élan devait se heurter. D'un côté, les intrigues, ou bien les calculs stratégiques, comme à la désastreuse bataille de Luçon, où Henri a été paralysé par un plan mal conçu, donnant ainsi l'impression d'une défaillance. L'autre obstacle, c'était l'impulsion irréfléchie d'une masse qui, à Granville et à Angers, a entraîné l'armée, rendant le chef impuissant. Après le triomphe de Saumur, Henri de la Rochejaquelein voulait marcher sur Paris. Là il voyait la seule chance pour la Vendée, si cette marche avait fait basculer la France. On ne l'a pas écouté.
Dans la lutte qui est toujours la nôtre, certains parlent de stratégie. Henri nous parle de Foi. Tandis que les cloches de Saumur carillonnaient, le soir de la prise de la ville, Henri rêvait, appuyé à une fenêtre. A un officier qui s'étonnait de son attitude, il répondit : "Je réfléchis à nos succès. Ils me confondent. Tout vient de Dieu". En cet instant je pense aux paroles du chant de la bataille de Luçon, retrouvé récemment :
Soldats chrétiens, c'est par la Foi
Que vous obtiendrez la victoire...
Une seule fois, Henri a été trahi par son instinct. Par sa décision de repasser la Loire avec une poignée de soldats, pour préparer le passage du reste de l'armée, le chef s'est trouvé séparé des siens. Sa carrière fulgurante était finie à 21 ans, et il était destiné à mourir obscurément six semaines plus tard. Madame de Lescure en eut sans doute le pressentiment. Quand les domestiques d'Henri lui apportèrent les porte-manteaux de leur maître, elle les ouvrit et, comme si elle avait su qu'elle ne le reverrait pas, elle prit seulement quelques-uns de ses mouchoirs rouges, les mouchoirs qu'on garde précieusement à Clisson.
C'est en contemplant ces reliques pour nous sacrées que je veux m'arrêter. Quelquefois je m'interroge sur ces mouchoirs, sur ce Drapeau que les Guerry conservent comme un dépôt, sur ces cheveux de la Famille Royale. Devront-ils connaître un jour les asiles de vieillards, les sarcophages que sont les Musées ? Les antiquaires, les amateurs et leurs agents les guettent aussi, et peut-être nos reliques disparaîtront un jour, comme le petit portrait du marquis de la Rochejaquelein conservé par les Guerry a failli disparaître, il y a deux mois. Mais j'allais dire : qu'importé. Oui, qu'importé, si chacun de nous garde dans son coeur, pour inspirer sa vie, ce que personne ne peut lui voler, ce qui ne dépend que de lui-même et de Dieu : la Foi et l'Espérance, - s'il reste fidèle à l'Esprit.
Comme symbole de cette Fidélité et de cette Espérance, il y a un mot que je veux prononcer ici. Ce mot ne peut pas ne pas être prononcé quand nous honorons nos ancêtres la Rochejaquelein. Dans ce mot, vous ne verrez aucune signification politique. Car la politique, avec ses divisions, est bien loin de nos coeurs en cet instant. Ce mot, c'est le cri joyeux que poussaient jadis les Français dans leurs fêtes de famille. C'est le cri de Fierté et d'Espérance que lançaient les marins, debout sur le pont du navire qui allait sombrer. Derrière ce mot, vous mettrez un nom, ou un autre nom, ou vous ne mettrez aucun nom, ce n'est pas nécessaire. Il n'est pas nécessaire non plus que ce mot, d'autres le répètent après moi : il suffit qu'il vibre dans vos coeurs.

Mais, dans cet instant solennel, je veux dire : mes chères Cousines, mes chers Cousins, Vive le Roi !